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et il fallut bien qu’on leur en apportât ; mais « les présidents De Brumare et D’Amfrevillele trouvèrent mauvais, et ostèrent violemment ces carreaux, qui, dirent-ils, n’estoient deûs qu’aux présidents[1]. » Indigné de ce procédé, M. De Neufbosc, conseiller, voulut, à son tour, ôter le carreau de M. le président D’Amfreville, pour le donner à M. Brice ; se voyant repoussé, il donna à ce président un coup de poing dans le côté ; et pensez que voilà une messe pieusement entendue et un public bien édifié. Après la fête, tous les conseillers se liguèrent, signèrent une plainte et députèrent deux ou trois d’entre eux vers le chancelier de France. Cette grave affaire, renvoyée à un conseiller-d’état chargé d’en informer, fut enfin terminée par deux arrêts du conseil, fort avantageux pour les présidens. Toutefois, les conseillers y gagnèrent aussi quelque chose ; car, depuis, ils eurent toujours des carreaux, non de velours violet fleurdelysé d’or, comme les présidens, mais de drap rouge, « chose qui (dit mon manuscrit, rédigé par un conseiller) convient bien mieux et est plus auguste dans les messes du Palais. » On sent bien que l’assistance des religieux-chanoines de Saint-Lô, des chapelains de Notre-Dame, et surtout des musiciens et enfans de chœur, n’était

  1. Porte-feuille de la bibliothèque du roi, intitulé Parlement de Rouen. (Mss.)