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elle était célébrée avec diacre et sous-diacre, par le prieur curé de Saint-Lô, et par les chanoines réguliers de ce prieuré. Quelquefois un évêque y officiait pontificalement. Ainsi, en 1738, M. Leblanc, évêque d’Avranches, célébra cette messe. La chapelle du Palais avait été décorée encore plus magnifiquement qu’à l’ordinaire. On avait élevé près de l’autel une estrade pour l’évêque célébrant, avec des siéges pour les ecclésiastiques qui l’accompagnaient. Le prélat s’était habillé dans le parquet ; il en sortit, la mitre en tête et la crosse en main ; arrivé à la chapelle, il salua l’autel, puis, se détournant, salua MM. du parlement, qui lui rendirent son salut. A la fin de la messe, il donna la bénédiction épiscopale. À cette messe, MM. du parlement n’allaient pas à l’offerte, et le premier huissier ne présentait pas la paix, cela ne se faisant qu’à la messe rouge de la Scène des Saint-Martin. Nous avons vu qu’en avant de la chapelle, des bancelles couvertes de tapisserie fleurdelysée, étaient disposées pour MM. du parlement ; on plaçait, en outre, anciennement, devant les présidens seulement, des carreaux de velours pour s’agenouiller. Les conseillers n’en avaient pas, et étaient obligés de se mettre à genoux, ce qui n’était pas commode et leur déplaisait fort. Long-tems ils en murmurèrent entre eux ; enfin, à la messe de l’Ascension de 1685, leur chagrin éclata ; MM. Brice et Busquet, conseillers, demandèrent des carreaux,