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Cérémonie au parlement. — Messe du prisonnier.

Voyons, maintenant, ce qui se passait au Palais. Vers huit heures du matin, tous les membres du parlement, revêtus de leurs robes rouges, sortaient, deux à deux, de la chambre du conseil, précédés de quatre huissiers en robes violettes, et du premier huissier en robe rouge ; escortés par les capitaines, officiers et gens des deux compagnies de la Cinquantaine et des arquebusiers, tous en armes et revêtus de leurs habits d’ordonnance ; cette cour souveraine se rendait, par la grand’chambre dorée, à l’extrémité méridionale de la salle des procureurs, où était la chapelle du parlement. Cette vaste et belle salle était tendue de tapisseries ; en avant de la balustrade, avaient été placées, à droite et à gauche, des bancelles couvertes de tapisserie parsemée de fleurs-de-lys, sur lesquelles s’asseyaient MM. du parlement ; là était célébrée une messe haute très-solennelle, qu’on appelait, au Palais, la messe du prisonnier. Comme la grand’messe de la cathédrale devait se dire fort tard, ce jour-là, tous les chapelains de cette église venaient au Palais, rehausser par leur présence la solennité de la cérémonie. Les musiciens de la maîtrise, les enfans de chœur y venaient aussi, et la messe était chantée, « avec orgue, concert de musique et instrumens, à quatre chœurs. » Ordinairement,

    1718, page 269 ; et Histoire de la Cathédrale de Rouen, par Pommeraie, in-4o., page 166.