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blessé d’une balle, Boissaptel et ses amis poursuivirent, l’épée à la main, le sieur De la Boullaie et les siens jusques dedans l’église de Lande-Péreuse, où le sieur de Montpisson tomba mort du coup qu’il venait de recevoir. Boissaptel, outré de douleur et d’indignation, tira (étant toujours dans l’église) sur le sieur De la Boullaie un coup de pistolet, dont ce dernier mourut peu de jours après. Poursuivis par la justice, Boissaptel et ses complices s’enfuirent et se rendirent à l’armée. Enfin, en 1649, ils obtinrent la fierte, que la reine régente, Anne d’Autriche, avait sollicitée, dès l’année précédente, pour l’un d’eux (le sieur De Boissaptel), en considération des services qu’il avoit autresfois rendus. Après cette recommandation, qui eut, du moins en 1649, un plein succès, on s’étonne de trouver, à la date du 24 mai 1650, une lettre d’Anne d’Autriche, peu conciliable assurément avec ses premières démarches. Un sieur Forestier de la Forestière avait assisté, en 1640, le sieur De Boissaptel dans le combat qui ensanglanta l’église de Lande-Péreuse, et il ne paraît pas qu’il eût joué, dans cette tragédie, un rôle plus odieux que ses complices. Toutefois, ne s’étant point présenté en 1649 pour solliciter la fierte avec les sieurs De Boissaptel, D’Estrée et De la Poterie, il fit, en 1650, des démarches pour obtenir à son tour le privilége. Ce fut alors que la reine Anne