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par la voie du scrutin, et nomma le sieur De Montgouge, qui fut délivré sans difficulté par le parlement.

Le nom du prisonnier élu pour lever la fierte était proclamé par l’archevêque, et écrit sur une feuille de papier, en cette forme : « N….., prisonnier en la conciergerie du Palais, et ses complices. » Le tabellion signait ; puis cette feuille de papier était pliée comme une lettre, et cachetée du sceau du chapitre en cire verte, sous la queue de la lettre. C’est ce qu’on appelait le cartel d’élection (au moment où j’écris, j’en ai plusieurs sous les yeux). Le messager, mandé par le président, allait chercher le chapelain de Saint-Romain, qui arrivait « vestu de robe, surplis, aumusse et bonnet. » On lui remettait le cartel clos, en le chargeant de le porter promptement au parlement et de rapporter la réponse. Il partait, précédé du coutre de l’église et accompagné d’un clerc de l’œuvre. Il était expressément défendu à tous les chanoines de sortir du conclave, avant que l’on fût venu apprendre officiellement au chapitre le résultat de l’élection et la décision du parlement. Cet usage fut reconnu en 1373, le jour de l’Ascension[1]. En 1546, le lendemain de la fête, le chanoine Batencourt reçut une semonce

  1. « Quà die, fuit dictum quod consuetudo est capituli quod nullus de capitulo recedat, donec domini habeant certa nova de prisonario. » (Reg. capit., ann. 1373, in die ascensionis Domini.)