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Malgré les sermens solennels par lesquels étaient liés tous les capitulans, le secret des délibérations s’échappait souvent du conclave et devenait l’objet des entretiens de la ville. On savait qui avait voté pour tel prisonnier ou pour tel autre ; on répétait ce qu’avait dit chacun des votans. De là des animosités, des haines et quelquefois des querelles. Le chapitre s’était efforcé de faire cesser ces indiscrétions vraiment condamnables, mais sans pouvoir y réussir. En 1574, beaucoup de personnes surent, dans la ville, « tout ce qui s’estoit dict et faict en chapitre. Le promoteur s’en plaignit, disant que cela tournoit au grand préjudice d’un chacun et pourroit engendrer quelques querelles. Chacun des chanoines fut, sur ce, attraict par serment. » On n’y gagna rien ; car « fut affirmé par tous messieurs, chacun en particulier, n’avoir révélé aucune chose. » En 1582, quelques chanoines avaient révélé à un gentilhomme tout ce qui s’était passé, tout ce qui avait été dit lors de l’élection du baron d’Aubigny de la Roche ; ce gentilhomme l’ayant fait savoir au promoteur, mais sans lui nommer les indiscrets, le promoteur se plaignit au chapitre de cette violation du serment qu’avaient fait tous les chanoines, de ne rien révéler. « Cela alloit (dit-il) au grand deshonneur de la compaignye, préjudice et détriment du privilége. » Le chapitre fit publier un monitoire général contre ceux qui avaient divulgué