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par toute l’assemblée. Ensuite, il prononçait le verset : Emitte spiritum tuum, etc., puis l’oraison : Deus qui corda fidelium, etc., « le tout à ton esgal, sans chanter. » Chacun ayant repris sa place, l’archevêque invitait les deux chanoines-commissaires à dire leur avis, et à indiquer celui des prisonniers qui leur semblait le plus digne d’être élu pour jouir du privilége ; les deux chanoines opinaient, et, après eux, les autres membres du chapitre, le président d’abord, puis les anciens jusqu’au dernier reçu. Anciennement « lorsque Messieurs de chapitre estoient assemblez pour faire élection d’un prisonnier, trois religieux de Saint-Lô entroient dans le chœur de la cathédrale, et prenoient séance aux hautes chaires, en attendant qu’ils fussent mandés du chapitre pour juger de leurs différends lorsqu’il y arrivoit quelque débat ou contention, et, en ce cas, le prisonnier élu alloit aussi remercier les chanoines réguliers de Saint-Lô, comme ses juges et bienfaiteurs[1]. » Le prisonnier était élu, à la pluralité des suffrages, par les chanoines, qui opinaient à haute voix. Tel était du moins l’ancien mode d’élection, tel que nous l’indiquent les vieux manuscrits et Farin, dans sa « Normandie chrestienne » imprimée en 1659. Mais souvent il en était résulté des inconvéniens.

  1. Histoire de la ville de Rouen, par Farin, tome IIIe., page 156, édition de 1668 ; et manuscrit de la bibliothèque du roi.