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les deux chapitres ne se prêtait point à cette admission. Mais « pour donner à MM. du chapitre de Cambray de nouveaux témoignages de bienveillance, il fut permis à M. De Bernières d’être présent au chapitre, où il prit séance inter seniores canonicos ; le tout sans tirer à conséquence, vu la solennité et la nature de l’affaire qui seroit traitée. »

L’assemblée étant formée, le plus ancien des chanoines-commissaires, sur l’invitation du président, faisait un rapport sur les visites faites aux prisons par lui et son collégue, les jours précédens, et ce jour même ; car, le matin, avant l’assemblée, les chanoines-commissaires étaient retournés aux prisons, et avaient demandé à tous les prétendans interrogés précédemment s’ils avaient quelque chose à ajouter ou à changer à leurs déclarations. Quelque fois un prétendant qui venait de très-loin n’avait pu arriver que dans la nuit qui précédait l’Ascension, ou même quelques instans seulement avant la dernière visite des chanoines-commissaires ; accablé de fatigue, malade de l’inquiétude qu’il avait eue d’arriver trop tard, il se présentait aux chanoines et faisait sa confession. En 1445, le jour de l’Ascension, au moment où les députés du chapitre allaient sortir de la geole du bailliage, un malheureux vint frapper à la porte, à coups redoublés, fondant en larmes, implorant saint Romain et criant : Merci (pitié). Les chanoines l’accueillirent