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dans tous les sentiers qui conduisaient à Rouen, se hâtaient des hommes, des femmes, empressés, de jeunes hommes, de jeunes filles, de petits enfans qui avaient peine à suivre leurs mères. Tous ces voyageurs étaient parés de leurs plus beaux atours ; on remarquait surtout les belles Cauchoises avec leur étrange coiffure, si riche, si pittoresque, si originale, qu’elles semblent maintenant avoir pour jamais abandonnée. Une charte des premières années du xve siècle parle de « l’innumérable peuple qui, pour voir la belle feste de Rouen, y conflue et-vient de plusieurs et diverses contrées, tous les ans, en grand’dévotion, à l’exaltation de Dieu et des mérites du glorieux confesseur monsieur sainct Romain[1]. » Au xviie siècle, « tout le peuple de la province se rendoit toujours à la solennité de l’Ascension, pour louer Dieu et ses Saints et les remercier de la liberté que l’église donne, ce jour, à un particulier, en souvenance de celle qui a esté receue en général par l’intercession de saint Romain[2]. » Dans les derniers tems, l’empressement n’était pas moindre. Beaucoup de personnes qui ont vu la fête parlent encore avec étonnement de la foule incroyable qui fourmillait

  1. Charte du 9 décembre 1426, manuscrits du chapitre de Rouen.
  2. Réfutation de la response et escrit de Me. Denys Bouthillier, etc., page 153.