Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’était alors que commençait l’examen des prisonniers. Les chapelains, munis des clés « alloient de prison en prison, de cachot en cachot, chercher les prisonniers, et les amenoient devers les dictz chanoines ; c’estoient eulx qui ouvroient et clouoient (fermaient) les portes. » Les chanoines demandaient à chacun des prisonniers la cause de leur emprisonnement ; s’ils savaient en quoi consistait le privilége de saint Romain ; lorsqu’ils le savaient, on leur demandait s’ils s’en voulaient esjouyr ; lorsqu’ils l’ignoraient, on leur exposait l’excellence et dignité du privilége, et on leur disait que, « ne fussent-ils détenus que pour cause civile, néanmoins s’ils se souvenoient de quelque meurtre qu’ils eussent fait, l’église avoit les bras ouverts pour les recevoir, et nos sieurs du chapitre les mains tendues pour les tirer de peine, en faisant leur confession et déposition aux commissaires, qui la tiendroient aussi secrète comme presque sous le sceau de la confession auriculaire. » Tous les prisonniers ayant esté ouïs de cette façon, on engageoit ceux d’entre eux qui déclaroient prétendre au privilége, à se récolliger (recueillir) en eux-mêmes, à se recommander à Dieu et se disposer aux jour et heure qu’on leur indiquoit pour venir recevoir leurs confessions et dépositions. » Si quelqu’un des prisonniers faisait difficulté de comparaître devant les commissaires, ils pouvaient le contraindre soit