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de Laurent, disait aux députés du chapitre : « Ce privilège procède de la clémence et piété ; mais si vous esliséz des criminelz indignes, c’est cruaulté. »

Du tems des harangues, le président de l’échiquier, ou le bailli, répondait aux chanoines : « Nous avons ouy vostre requeste ; et, au plaisir de Dieu, nous ferons tant que l’église sera contente ; » (Registre du chapitre, année 1423.) ou ; « Les gens du roy nostre sire feront si bien, se Dieu plest, que le privilége de monsieur sainct Rommain sera gardé comme l’on a accoustumé. » (Registre du chapitre, année 1444) Plus tard, au parlement, après que le procureur-général avait donné ses conclusions, le premier président prononçait un arrêt par lequel la cour donnait acte au chapitre de l’insinuation faite par ses députés. Au xviiie siècle, l’arrêt était conçu en ces termes : « La cour, ouï le procureur-général, a accordé acte aux doyen, chanoines et chapitre de l’église métropolitaine et primatiale de Normandie, de l’insinuation par eux faite, à la cour, du privilége de saint Romain, pour par eux en jouir en la manière accoutumée, et conformément aux modifications portées par les édits et déclarations de Sa Majesté. » Immédiatement le premier président envoyait un commis-greffier annoncer à la Tournelle et aux autres chambres du parlement que le privilége était insinué.

Les députés du chapitre sortaient du palais et se