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changer ni ajouter. On notifia cette ordonnance à l’abbé D’Eudemare ; après quoi le haut doyen l’exhorta à « faire ce qui estoit de son debvoir, et se porter au respect et obéissance qu’il debvoit au chapitre. » Mais le bon abbé était opiniâtre ; il déclara qu’il refusait la commission, et « qu’absolument il ne la pouvoit exécuter, attendu mesme qu’il estoit incommodé en sa santé » ; et il sortit. Choqué de cette brusque déclaration, le chapitre décida qu’il serait enjoint à l’abbé d’Eudemare d’exécuter la commission « à peine d’estre mis, pour l’espace de trois mois, en perte de toutes ses distributions de l’église, lesquelles seroient appliquées, moitié au bureau de l’Hôtel-Dieu, l’autre au Lieu-de-Santé. » On voulait le faire rentrer pour lui notifier cette décision ; mais on le chercha en vain. Par ordre du doyen, le messager se transporta à la maison de ce chanoine, pour lui faire commandement de venir présentement au chapitre. L’abbé d’Eudemare répondit « qu’il se trouvoit mal et ne pouvoit venir. » Le jour de l’insinuation, il refusa de se réunir à ses collègues chargés d’aller faire l’insinuation. A l’en croire « son apothicaire luy avoit baillé deux prises de julep cordial et réfrigérant composé suivant l’ordonnance du sieur Acosta, docteur en médecine » : bref, il ne pouvait sortir. Le chapitre pensa que c’était se purger à contretems, et, « pour la contumace et désobéissance