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le concours des officiers de l’Hôtel-de-Ville de Rouen ne pouvait qu’augmenter les chances de succès de la démarche qu’ils tentaient en faveur du privilége de la fierte, ils écrivirent, le 8 mai, à messieurs les maire et officiers municipaux de cette ville, la lettre qui suit :

« Messieurs,

» Nous avons reçu deux lettres de M. l’évêque metropolitain de Rouen, qui nous prévient qu’il doit être, incessamment, requis de réclamer la continuation de l’usage connu sous le nom de la fierte, et qui nous consulte sur la conduite à tenir.

» Cet usage, qui consiste à délivrer tous les ans, le jour de l’Ascension, un meurtrier presque toujours involontaire, et qui peut être choisi parmi tous les Français régnicoles constitués prisonniers forcément ou volontairement, et dans l’exercice duquel l’église métropolitaine et les juridictions de la ville de Rouen ont été confirmées et se sont conservées depuis un temps immémorial jusques à présent, peut-il et doit-il être exercé cette année ? Les loix constitutionnelles de l’état n’y mettent-elles aucun empêchement ? Nous n’avons point cru devoir prendre sur nous de décider ces questions ; et nous avons arrêté de consulter monsieur le ministre de la justice.

» Nous avons cru qu’il étoit utile de vous faire part en même temps de notre démarche et des lettres