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élut Nicolas Béhérie et Marie-Anne Pinel, sa femme, accusés d’avoir, le 22 octobre 1788, tué, de complicité, un sieur Buquet ; et il ne paraît pas qu’aucune réclamation se soit élevée contre ce dernier acte d’un pouvoir expirant. Mais, en 1791, les choses avaient bien changé de face. Il n’y avait plus ni archevêché, ni chapitre. Le bon et bienfaisant cardinal de La Rochefoucauld, dont le diocèse de Rouen révère et chérit la mémoire, était en exil ou en fuite. Un évêque métropolitain et un conseil épiscopal, composé de deux ou trois grands-vicaires, avaient remplacé l’archevêque et les cinquante membres du chapitre de la cathédrale. Quelque tems avant l’Ascension, les premiers magistrats de la ville se demandèrent si le privilége serait appliqué cette année, et même si ce privilége existait encore. M. Boullenger, précédemment lieutenant-général au bailliage de Rouen, alors président du tribunal du district, écrivit, au nom de sa compagnie, à M. Charrier de la Roche, évêque métropolitain de Rouen, pour pressentir ses intentions à cet égard. Le prélat, après s’être consulté avec son conseil épiscopal, adressa à M. le président Boullenger, dans le courant du mois de mai, une réponse que nous allons reproduire ici en entier, avec les lettres qui suivirent. Ces derniers actes, où est discuté le sort du privilége de saint Romain, et où s’agite, à son égard, la question