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de gens qui se percent eux-mêmes avec des couteaux que tiennent leurs adversaires, ou bien qui s’enferrent dans leurs épées, ou qui se trouvent fortuitement atteints du tranchant du sabre, lorsqu’on ne les a frappés que du plat ; de la pointe du couteau, du poignard, avec lequel on n’a voulu que leur faire peur ; ou bien encore qui tiennent, par le canon, des fusils ou pistolets dont l’explosion soudaine leur donne la mort. Enfin, les malheureux morts, qui ne sont point là pour donner un démenti à leurs meurtriers, se trouvent presque toujours avoir été tués comme par miracle. Que la confession de Bertrand fût ou non sincère, cet homme avait eu le bonheur de trouver un protecteur bienveillant et actif dans le marquis de Polignac, ami du comte d’Artois. Le marquis avait écrit plusieurs fois au chapitre. Mais les chanoines tenaient à avoir une lettre du prince lui-même. L’abbé Baston fit entendre à M. De Polignac qu’une lettre de son altesse royale produiroit le meilleur effet. Le comte d’Artois consentit à écrire : Nous avons cru qu’on ne lirait pas ici sans quelque intérêt cette lettre d’un prince qui devint depuis notre roi, sous le nom de Charles X. Nous transcrivons l’autographe que nous avons sous les yeux.


« A Versailles, ce 22 mai 1775.

» J’avois chargé M. le marquis de Polignac, mon premier écuier, de vous écrire, de ma part,