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en faveur du sieur Caqueray de Frileuse, commun avec le sieur Caqueray de Gaillonnet, et ordonna que ce dernier jouirait du privilége de saint Romain, pour les cas par lui confessés et mentionnés au procès, et non pour autres. Dès le lendemain, le sieur De Gaillonnet vint à la barre du chapitre remercier cette compagnie de la grâce qu’elle lui avait faite, en le comprenant sous le titre de complice, dans son élection du dimanche 4 juillet. Il exhiba l’arrêt obtenu par lui la veille, et pria le chapitre d’agréer l’hommage de sa reconnaissance éternelle pour un si grand bienfait, dont il lui était redevable. Le doyen du chapitre adressa à ce gentilhomme « les remontrances convenables sur l’énormité du crime par lui commis », et, l’ayant fait approcher du bureau et mettre à genoux, lui fit prêter, la main sur les saints évangiles, le serment auquel étaient tenus les prisonniers qui avaient joui du privilége de saint Romain.

L’édit de 1753, qui restreignait si notablement le privilége des évêques d’Orléans, avait, comme nous l’avons vu, inquiété le chapitre de Rouen sur le sort du privilége de saint Romain. En effet, ce privilége s’exerçant chaque année si publiquement, et avec des formes si solennelles, devait, non moins que celui de l’église d’Orléans, porter ombrage au gouvernement, résolu, à ce qu’il semblait, à restreindre ou même à anéantir les prérogatives de