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évêque d’Orléans, fera, Dieu aidant, sa nouvelle et joyeuse entrée en la ville et en son église d’Orléans, le (indication du jour de l’entrée), selon et ainsi qu’ont ci-devant fait ses prédécesseurs évêques du dit Orléans ; ce qu’il désire être connu et notifié à tous ceux qui y ont intérêt et y doivent assistance, à ce qu’ils n’en prétendent cause d’ignorance. » C’était proprement appeler à son de trompe tous les bandits, tous les assassins de France ; aussi accouraient-ils à toutes jambes, et les prisons y suffisaient à peine. A l’entrée du cardinal de Coislin, qui eut lieu le 19 octobre 1666, il se trouva huit cent soixante-cinq prétendans, qui furent tous délivrés, entre autres un jeune homme de Rouen, qui, comme nous l’avons vu précédemment, n’en fut pas moins obligé, depuis, de solliciter la fierte, qu’il obtint. En 1707, à l’entrée de M. Fleuriau d’Armenonville, il y en eut huit cent cinquante-quatre. Arrivé à un certain lieu de la ville, l’évêque s’asseyait ; on lui amenait tous les prisonniers, qui se jetaient à genoux devant lui, en criant par trois fois : Miséricorde ! Ils se relevaient, se plaçaient à la tête de la procession, marchant deux à deux, tête nue, la corde au cou et précédés des geôliers. Arrivés dans l’église, ils assistaient à la messe dans la chapelle de saint Yves (patron des avocats). Après le dîner de l’évêque, le théologal adressait une exhortation