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Aignan, nommé évêque d’Orléans, faisant son entrée dans sa ville épiscopale, aurait prié Agrippin, prévôt de la ville, de licencier des prisons, en faveur de son entrée, tous les prisonniers qui s’y trouveraient, « et en auroit esté esconduit par ce prévost ; mais peu de jours après, entrant en l’esglise, Agrippin fut offensé (blessé) d’une grosse pierre, laquelle lui tomba sur la teste ; et ne put on lui arrester le sang qui couloit de sa blessure, jusques à ce que ce saint évesque l’en eût guary par vertu du signe de la croix. Agrippin, congnoissant que ce mal luy venoit du refus par luy faict de délivrer tous les prisonniers, les mit hors de prison et les licentia. » Le savant abbé Polluche, Orléanais, qui a fait un livre curieux sur cet ancien privilége de l’église d’Orléans, n’avait garde d’admettre cette fable, démentie par le silence des vies les plus anciennes de saint Aignan ; en tous cas, l’on ne trouve point de traces de ce privilége avant le xie ou xiie siècle ; c’est à peu près où nous en sommes avec le privilége de saint Romain. Quoi qu’il en soit, l’église d’Orléans en jouissait depuis plusieurs siècles avec beaucoup de plénitude.

Six semaines environ avant l’entrée de l’évêque d’Orléans, on affichait dans tout le diocèse un avis ainsi conçu ; « De par le roi et monseigneur le duc d’Orléans ; on fait à savoir que révérend père en Dieu, messire N..., par permission divine,