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Ces raisonnemens parurent-ils péremptoires alors ? Pour nous, nous ne voyons pas en quoi les récits du miracle de la gargouille, consignés dans les livres rituels du diocèse de Rouen, auraient pu infirmer la preuve que l’on voulait trouver dans des statues, dans des tapisseries, dans des vitraux ? N’était-il pas bien naturel, au contraire, que ces récits y figurassent, et bien extraordinaire qu’ils ne s’y trouvassent point ? Le jour de l’Ascension, lorsque, dès l’aurore, les seize cloches de Notre-Dame de Rouen, mises en volée, annonçaient la belle et imposante solennité du jour, que les chanoines entraient au chœur pour chanter les matines, ne devait-on pas s’attendre à trouver, dans quelqu’une des leçons qui allaient être chantées, le récit du fameux miracle du dragon, de ce miracle, occasion et motif du droit royal que le chapitre allait exercer, et de toutes les choses merveilleuses dont, en cette belle journée, la ville allait être témoin ? et dira-t-on que le jour de l’Ascension étant, avant tout, consacré à Jésus-Christ, des particularités sur un saint de la province eussent été déplacées dans l’office de la fête ? Mais on conviendra, du moins, que le miracle étant supposé vrai, il était indispensable que le récit de ce miracle figurât en première ligne dans l’office du 23 octobre, jour consacré, depuis si long-tems, à saint Romain. Toutefois, il ne s’y en trouve pas un mot. La