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et à rendre ainsi intelligible au vulgaire, le mystère dont cette fête est destinée à reproduire le souvenir ?

A Lille, dans l’église collégiale de Saint-Pierre, le jour de l’Ascension, le célébrant prenait un peu de pain et de vin, pendant que l’on chantait le répons : « Non vos relinquam » ; puis il montait au jubé, où l’on avait figuré une montagne qu’il gravissait, et d’où il semblait s’élever vers le ciel, pendant que les enfans de chœur, habillés comme l’on représente les anges, chantaient ces paroles qu’autrefois, après l’ascension du Christ, des envoyés du ciel étaient venus dire aux Apôtres[1] : « Hommes de Galilée, que cherchent vos regards élevés vers le ciel ? Ce Jésus qui vient de vous quitter pour les règions célestes, reviendra un jour comme vous l’avez vu s’en aller[2]. »

Pour ce jour solennel, les vieux rituels manuscrits de la cathédrale de Rouen n’indiquaient point d’autre cérémonial à observer que celui de la délivrance du prisonnier et de la levée de la fierte. Si cette délivrance d’un prisonnier, si cette levée de la fierte ne se rapportaient en rien à la fête de l’Ascension, et avaient été fixées à ce jour-là, fortuitement, et comme elles auraient pu l’être à un autre jour, il faudrait en conclure que les liturgistes

  1. Act. Apost., cap I, vers. 11.
  2. Carpentier, Suppl. ad Gloss., v° Festum Ascensionis.