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en les figurant, la fuite de Jésus-Christ au désert et son entrée triomphante dans Jérusalem. Dès deux heures du matin (dans les premiers tems) on portait, avec beaucoup de respect, mais comme à la dérobée, dans le silence et sans apparat, le corps saint, de Notre-Dame à l’église Saint-Godard, qui, alors, était hors la ville. C’était ainsi que Jésus-Christ était sorti de Jérusalem, sans bruit et en cachette. Mais, comme le retour du fils de Dieu dans la cité sainte avait été une entrée royale et triomphante, la suite du cérémonial de l’église de Rouen rappelait cette pompe, que l’évangile a décrite. A dix heures du matin, tout le clergé et les chanoines de Notre-Dame, des palmes à la main, rapportaient le corps saint, de Saint-Godard à la métropole, en chantant des hymnes de joie. Partout, sur le passage du cortège, les rues étaient tendues de tapisseries et jonchées de fleurs, et le clergé chantait ; « Hosanna filio David. Benedictus qui venit in nomine Domini[1]. »

Les fêtes de Noël, de Pâques, de la Pentecôte, et d’autres moins importantes, étaient aussi figurées, et les mystères qu’elles rappelaient, représentés d’une manière sensible. N’était-il pas naturel, dès-lors, que la fête de l’Ascension, l’une des plus solennelles de la religion catholique, eût son cérémonial particulier, propre à représenter matériellement,

  1. Évangile saint Matthieu, chap. 21.