Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cachots, et, parmi ces prisonniers, les chanoines délivraient celui qu’ils voulaient, pourvu qu’il ne fût point coupable de félonie, c’est-à-dire du crime de lèze-majesté. Ils ajoutèrent, toutefois, que, l’année de la captivité du roi Richard, il n’avait pas été délivré de prisonnier aux chanoines « à cause de la captivité de ce monarque. » Mais, l’année suivante, Richard étant rendu à la liberté, le chapitre avait eu deux prisonniers, un pour l’année présente, l’autre pour l’année précédente.

Ces faits sont consignés, tels qu’on vient de les lire, dans une lettre que l’archevêque Robert et Guillaume-de-la-Chapelle écrivirent collectivement à Philippe-Auguste, après l’enquête. Ils la terminèrent en lui annonçant que, vu ce qui résultait de cette enquête, ils avaient, en vertu du pouvoir qu’il leur avait confié, ordonné la délivrance au chapitre, du prisonnier par lui élu[1]. Ce prisonnier, nous l’avons dit, était le chevalier Richard, avoué de Saint-Médard de Soissons. Rendu à la liberté, grâce aux démarches, aux soins empressés du

  1. Au xvie siècle, le chapitre possédait encore l’original de cette lettre, et le produisit dans un procès. L’inventaire disait : « Une petite lettre en parchemin, fort ancienne, en latin, sans date, scellée à doubles sceaulx, commençant : « Reverendo domino Philippo, dei gratiâ, illustrissiino Franciæ regi. » ( Inventaire manuscrit dressé au xvie siècle.) Voyez cette lettre dans les Pièces justificatives de cette histoire.