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faulte, qu’ils obtiendront le remède qu’ils cherchent pour mettre fin à leurs peines en levant la fierte. » Le duc de Longueville écrivit aussi en faveur de ces gentilshommes, « qu’il avoit veu, disait-il, signaler souvent leur valeur dans les armées. C’est principalement, ajoutait-il, pour les personnes de leur mérite et condition que le privilège de la fierte a esté introduit. » Ces sollicitations eurent un succès complet. La fierte fut accordée aux sieurs De Bérard de la Grillonnière. Mais, pendant plusieurs années encore, ils continuèrent d’expier leur crime par les persécutions qu’ils eurent à essuyer de la part de la famille du sieur D’Ormois. Marguerite De Bérard, qui n’avait pas levé la fierte, était plus tourmentée que les autres, et on était parvenu à la faire arrêter. Après de longues procédures, le conseil renvoya cette affaire au jugement du parlement de Rouen, qui, par un arrêt du 22 août 1648, ordonna que les prisons seraient ouvertes à Marguerite De Bérard, la renvoya en la possession de ses biens, et la mit hors de procès. Ainsi se termina cette affaire, après onze ou douze années d’angoisses pour la famille De la Grillonnière. Ce qu’il y a de piquant, c’est que l’esclandre qu’avait faite ce procès n’empêcha pas Marguerite De Bérard d’être recherchée en mariage : peu de tems après la mort tragique du sieur Postel d’Ormois, elle avait épousé un sieur Jacques De Sarcilly, sieur des Fourneaux.