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chevalier de Sérans n’épargnèrent pas les démarches pour assurer son élection. Huit ou dix jours avant l’Ascension, « il se faisoit dans Rouen de grands amas de gentilshommes et autres de leurs amis, de part et d’autre. » Le président Le Roux de Saint-Aubin en parla à la grand’chambre ; il craignait, dit-il, que le jour de l’Ascension, « il n’arrivât quelque désordre et violence à quoy l’on ne pourroit pas aisément remédier, et luy sembloit à propos d’y pourvoir avant que d’en attendre l’inconvénient. » Ces paroles du président De Saint-Aubin firent peu d’impression sur la compagnie. Tout le monde savait qu’il protégeait pour la fierte un autre que le chevalier de Sérans, et qu’il était mal disposé envers le chapitre, dont quelques membres, trop peu discrets, avaient déjà manifesté l’intention de préférer ce gentilhomme. Sa proposition n’eut donc pas de suites. Le lendemain, on ne fit guères plus d’attention à une requête des parties civiles du chevalier de Sérans, par laquelle le parlement était supplié de « voir et délibérer les charges et informations des crimes dont le chevalier estoit prévenu, crimes qui, disait la requête, le rendoient indigne du privilège, vu leur énormité. Le parlement, ajoutaient les suppliants, après avoir vu qu’aux termes de la déclaration du roi, ces crimes sont exclus du privilège, y aura esgard en délibérant sur le cartel, au cas