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l’épée à la main, et le sieur De Guerville fut tué dans l’abbaye par un de ceux qui accompagnaient le sieur De Sillans. Cette rencontre avait peut-être été désirée et recherchée par Sillans, qui fut immédiatement poursuivi par la justice ; on procéda activement contre lui. La famille De Guerville eut assez de crédit pour l’empêcher d’obtenir du roi des lettres de grâce. Mais Sillans eut recours au privilège de saint Romain ; et ses démarches auprès du chapitre, secondées par M. De Briroy, évêque de Coutances, dont il avait épousé la nièce, furent appuyées aussi au nom du roi, qu’il était enfin parvenu à intéresser en sa faveur. Le duc de Rohan écrivit aux chanoines de Rouen pour qu’ils donnassent leurs voix à ce gentilhomme. « Encores qu’il se trouve quelque difficulté en son affaire, faites (écrivait ce prince aux chanoines), faites qu’il soit passé outre, attendu que le roy le désire ainsi, Sa Majesté se voulant servir de luy en ces occasions présentes. Je vous asseure, outre, que vous obligerez quantité de braves gentilshommes à qui il appartient. » Ce fut en vertu d’une lettre de cachet du roi, adressée à M. De Bauquemare, gouverneur du Vieux-Palais, que Sillans fut reçu dans les prisons de cette forteresse. Il fut élu par le chapitre pour lever la fierte, avec Quénault dit La Groudière et Sébastien La More, ses complices. Les parens des sieurs De Guerville et De Colombières,