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par une mésintelligence déclarée entre les sieurs De Nourry et les sieurs De Trémauville et De Brécy. Cette réponse n’était pas de nature à y mettre un terme. Ces gentilshommes échangèrent des injures et des défis. Le jeune Hector De Nourry, voyant François son frère menacé de l’épée nue du sieur De Trémauville, rabattit le coup avec son escopette ; et comme Trémauville s’en prenait à lui-même et voulait le frapper, « il fut contrainct, pour garantir sa vie, de lascher le cliquet de son escopette chargée de menue dragée qu’il déchargea dans le côté gauche de Trémauville » ; ce dernier mourut presque aussi-tôt. Le sieur Nourry de Bénouville, père de ces deux jeunes gens, n’avait pris aucune part apparente au meurtre du sieur De Trémauville ; il n’était arrivé qu’après le combat, et avait adressé de grands reproches à ses fils qui, pour fuir sa colère (dirent-ils depuis), s’étaient absentés du pays. Toutefois, après avoir obtenu, pour lui-même, des lettres de rémission qui, apparemment, n’étaient point encore entérinées, il vint, en 1614, solliciter avec ses fils le privilége de la fierte. Hector De Nourry parut devant le parlement, ayant les fers aux pieds. Le père ne portait point de fers, parce qu’il avait auparavant obtenu pardon pour ce faict, dit le registre du parlement. Enfin, le père et les deux fils parurent ensemble en 1614, à la procession de la fierte.