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d’Espagne, intercéda pour eux auprès du roi, qui leur accorda des lettres de rémission. En entérinant ces lettres, le parlement de Paris condamna les sieurs De la Metz à vingt mille livres de dommages-intérêts envers les enfans du sieur De Dromesnil, à quatre mille livres envers la veuve, et à d’autres sommes pour les monastères et pour les pauvres.


1614.

En 1614, on vit la fierte levée par un jeune homme de seize ans, suivi de son père et de son frère aîné, complices du crime qui l’avait mis dans le cas de recourir au privilége. Au mois de septembre 1613, François et Hector De Nourry, fils du sieur De Bénouville, accompagnés de deux gentilhommes leurs amis, se rendaient de Bénouville-en-Caux, à un village voisin, appelè Bordeaux, « pour tirer et estranger des corneilles qui gastoient le colombier d’une ferme qu’ils avoient dans ce village. » Les sieurs De Trémauville et De Brécy, qui avaient tendu dans la campagne « des chevaux de toile pour tonneler des perdrix », mirent bas ces instrumens de chasse, en voyant venir les sieurs De Nourry, s’avancèrent à leur rencontre, ayant en main, les uns des épées, les autres des arquebuses, et demandèrent aux sieurs De Nourry où ils allaient. « Nous ne vous demandons pas nostre chemin », leur répondirent les sieurs De Nourry ; paroles assez inciviles, il faut en convenir, mais qui s’expliquent