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fierte que pour les actes commis depuis l’insinuation. Le même arrêt enjoignit aux concierges de donner, tous les ans, le jour de l’insinuation, la liste des prisonniers écroués avant ledit jour. Enfin, après avoir délibéré sur le cartel, le parlement ordonna que Anne De Voré, sieur de Lespicière, qui avait été élu, serait seul délivré. Mais, chose étrange ! cet arrêt mécontenta, à la fois, et la dame D’Alleray, parce qu’il ordonnait la délivrance du meurtrier de son époux, et les chanoines de Rouen, parce qu’avec le sieur De Lespicière, on ne leur avait pas délivré ses complices. L’arrêt fut dénoncé au conseil par la veuve D’Alleray, et argué de nullité : d’abord dans la forme, comme rendu par des juges incompétens, les magistrats de Châteaudun, en première instance, et le parlement de Paris, en second ressort, pouvant seuls connaître d’un crime commis dans le district de Châteaudun par des justiciables de Châteaudun ; puis, au fond, comme contraire à l’édit de Henri IV (1597), qui déclarait indignes de la fierte les individus coupables d’assassinat prémédité. Forte de la clause de l’arrêt qui délivrait le sieur De Lespicière seul, la dame D’Alleray parvint à faire arrêter plusieurs complices de ce gentilhomme, et entre autres sa mère. Dans l’instance au conseil, les chanoines intervinrent et firent grand bruit, demandant aussi la cassation de l’arrêt du parlement de Rouen, par