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avez scandalisés, il vous sera un jour bien cher vendu. Prenez garde à vous, et craignez l’indignation de Dieu. Les pierres en parlent, Bouthillier, de ce miracle que vous niez. Prenez la peine de vous transporter icy ; nous vous garantissons que la gargouille ne vous fera aucun mal, et nous ferons vostre accord avec sainct Romain que vous avez tant blazonné (blâmé). Vous verrez des images de saint Romain ayant à ses pieds le dragon et le prisonnier. Vous le verrez, non-seulement en une esglise, mais en plusieurs, basties il y a plus de huit cents ans. Si vous entréz en nostre Cathédrale, outre les images, vous verrez de vieilles vîtres, de vieilles tapisseries qui ne monstrent et ne font voir rien de plus clair que le miracle du dragon. »

Bouthillier avait protesté qu’il croyait le miracle de la sainte ampoule, et celui de saint Denis, qui, décapité, marcha long-tems, tenant sa tête dans ses deux mains. Mais, lui objectait le chapitre, le premier de ces miracles n’a été raconté par écrit que quatre cents ans, et le second sept cents ans après l’époque où l’on suppose qu’ils eurent lieu. Longtems il n’y en a eu d’autre témoignage que la tradition. Pourquoi les croyez-vous plutôt que le miracle de saint Romain ? Où est vostre foy et jugement ? Le réfutateur ajoutait : « Vous faites tort à monsieur Pasquier de l’appeler un pelaudeur. C’est affaire aux chiens, proprement, de s’entrepelauder.