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à son inutilité, à ses mauvais effets. « S’il estoit faict pour personnes de qualité, ou de tant soit peu de mérite, il y auroit, disait-il, quelque subiect de le conserver ; mais de l’autoriser pour les plus meschans qui se rencontroient prisonniers, hommes de néant et de nulle recommandation, pour leur acquérir une entière impunité, cela estoit insupportable. De tous ceux qui l’avoient obtenu, il ne s’en estoit jamais trouvé un seul, le quel eût fait aucun acte signalé pour le service du roy et du public, soit auparavant, soit après avoir levé la fierte. » Il engageait le cardinal de Joyeuse, archevêque de Rouen, à « jeter au feu ce prétendu privilége introduis soubz le manteau d’un miracle supposé ; afin que désormais l’esglise de Rouen demeurast pure et nette du sang de ceux qui estoient inhumainement assassinez, soubz l’espérance de l’impunité que les assassinateurs se promettaient par une telle couverture. Si tant deraisons ne les arrestent, s’écriait-il, ils doibvent savoir que enfin Dieu ne lairra point tant de meschancetéz impunies, et que, après la délivrance de ceux qui les ont commises, il est à craindre que la vengeance divine ne tombe sur ceux du chapitre, voire sur tous les habitans de la ville de Rouen, lesquels soustiennent si opiniastrement ce prétendu privilège. » Mais le privilège fût-il aussi bon en lui-même qu’il était pernicieux, à quel titre Péhu pouvait-il s’en prévaloir ? l’arrêt