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et s’asseûrer que, après les avoir commises, et lorsqu’il regorgera de sang innocent, il sera certain qu’en l’année suivante il pourra estre choisy comme le plus meschant pour lever la châsse de sainct Romain, par le moyen de laquelle toutes ses meschancetéz seront lavées et demeureront impunies. C’est tout le fruict que le peuple peut rapporter de ceste solemnité. Après cela, combien de brigues et de monopoles pour se faire eslire ? combien ceux qui avoient voix pour ceste élection estoient pratiquéz et sollicitéz ! et quant l’eslection estoit assurée, souvent les prisonniers, n’osant se présenter eux-mêmes, y envoyoient des valets ou personnes de néant (comme D’Alègre y avoit envoyé Péhu), pour qu’ilz acquissent l’impunité à leurs complices, qui n’osaient se monstrer au peuple et estaler en public le tesmoignage de leurs abominables cruautéz. Enquérons-nous donc si un tel miracle, un tel privilège sont véritables ? » Ici commence, sur la fausseté du miracle et sur celle de la concussion du privilège de la fierte, par Dagobert, une discussion dont les meilleurs argumens se retrouvent dans notre dissertation préléminaire, mais épurés de beaucoup d’erreurs de chronologie, et fortifiés de ce que les écrivains postérieurs ont dit à cet égard, et de ce que nous ont fourni nos propres recherches.

De la fausseté du privilège, l’orateur en venait