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assassiné, il allait examiner le privilége de saint Romain qu’ils faisaient sonner si haut, privilége au moyen duquel le chapitre disait avoir le droit d’élire, chaque année, un prisonnier, le plus chargé de crimes qui se trouvait dans les prisons de Rouen ; coupable d’assassinats commis non seulement aux personnes des petits-enfans tués dans leurs berceaux, des maris tués par leurs femmes, dans leurs lits nuptiaux, voire jusques aux parricides et autres crimes détestables. Trois questions se présentaient : 1 °. La vérité du miracle soi-disant fait par saint Romain, et de la concession prétendue faite par Dagobert à saint Ouen, du privilége annuel de délivrer un prisonnier ; 2°. Si, ces deux faits étant prouvés, les individus accusés de crimes détestables pouvaient jouir du privilége ; 3°. Si, en particulier, Péhu et ses complices pouvaient en jouir. « En remerciant Dieu d’avoir deslivré la ville et le païs circonvoisin d’une hideuse et cruelle beste nommée gargouille, les chanoines de Rouen (dit Bouthillier) exhibent au peuple un monstre presque aussi grand que ceste gargouille, un homme couvert de sang et de crimes, qu’ils ravissent des mains de la justice, et qui acquiert l’impunité ; comme s’ils vouloient admonester ceux qui sont présens à ceste publicque solemnité, que si quelqu’un a conçeu dans son entendement des meschancetéz semblables, il les peut librement exécuter,