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assassinéz. Le premier président lui adressa, au nom de la cour, les reproches sévères qu’il méritait. Sur ces entrefaites, et au moment où le parlement se disposait à déclarer tortionnaire le haro interjeté si irrégulièrement par M. De Launay Saint-Aignan, et à le condamner, ainsi que Bourrey, à de fortes amendes, le sieur Halley, maître de la confrérie de Saint-Romain, vint, accompagné de plusieurs bourgeois, faire part à la cour d’un incident nouveau. Il y avait peu d’instans, le cardinal de Bourbon, archevêque de Rouen, était venu chez lui, s’était saisi d’Hector De Barville, et l’avait enlevé dans son carrosse attelé de quatre chevaux, sans qu’il y eût eu moyen de s’y opposer. Cette nouvelle mit le parlement « en plus grande peine que auparavant. » M. Bouchard de Cottecôte, maître des requêtes, avait assisté à toutes les délibérations du jour, et connaissait bien l’affaire. A la prière du parlement, il alla à l’instant trouver le prélat, pour sonder ses intentions et le déterminer, s’il était possible, à rendre le prisonnier en l’estat qu’il estoit, pour que la cérémonie pût être achevée. Il devait représenter au cardinal les conséquences de ce qu’il venait de faire, et cela au moment où le parlement procédait contre l’huissier et ses consorts, et s’occupait de faire réparer les fautes commises. Le cardinal répondit « qu’il n’avoit rien entrepris que pour l’exécution des lettres et commandements