Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/477

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait donné un coup de plat d’épée à son fermier. Le sieur Destut ayant été poursuivi activement par la famille de Guichard Rodomont, et se voyant sur le point d’être arrêté par un archer du prévôt, était venu à Paris se rendre au duc de Montpensier, qui répondit de lui et s’obligea à le représenter au besoin. Le sieur De Tracy, ainsi mis à la garde du duc de Montpensier, pria ce prince qui le protégeait de l’envoyer prisonnier à Rouen, pour qu’il y pût solliciter le privilège de saint Romain. Le duc y consentit, et, écroué par ses ordres au Vieux-Palais, recommandé par lui au chapitre et au parlement, le sieur Destut demanda et obtint la fierte.

1601. La fierte levée par le curé de Sideville (en Cotentin), qui avait tué le curé de Bréville

En 1601, la fierte fut accordée à un prêtre, « Maistre Nicolas Le Fort, curé de Sideville » dans le Cotentin. Le 8 septembre 1578, jour de saint Gorgon, qui se célébrait, tous les ans, à Sideville, « avec grande affluence et concours de peuple, la pluspart pour y danser et s’esbatre, plustost que pour dévotion », le curé de Sideville était dans son église où l’on chantait les vêpres, lorsqu’il fut averti que son frère Robert Le Fort, sieur de Carneville, venait d’être offencé (blessé) à sang, à peu de distance de l’église. Aussi-tôt il était sorti du chœur, revêtu de ses habits sacerdotaux, et, près de son presbytère, avait trouvé plusieurs gentilshommes, l’épée tirée, se battant les uns contre les autres :