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païs ; le quel serpent ou dragon fut, en la vertu de Dieu, mis par le dit monsieur saint Romain en telle subjection, qu’il en délivra la dite ville et le païs ; et fut, aprèz ce que plusieurs personnes doubtant (craignant) la mort et danger du dit serpent, olrent (eurent) esté reffusans d’aler avecques lui. Et ce voyant le dit monsieur saint Romain, pour ce qu’il trouva que deux prisonniers avoient esté condempnéz à mort pour leurs démérites, iceulx prisonniers lui furent bailliéz pour aler avec luy, dont l’un d’iceulx prisonniers fist reffuz ; et, néantmoins, procéda oultre ; et, après que mon dit sieur saint Romain olt (eut) conjuré la dicte beste ou serpent, lui mist une estolle au col, et la bailla à mener au dit prisonnier qui estoît en sa compaignie, jusques au pont de Saine ; et, de dessus icelui pont, fut gectée en la rivière ; et, à ce moyen, depuis ne fist aucun mal ne inconvénient au peuple ; et octroya le roi qui estoit en iceluy temps, que, en nom de Dieu et d’icelui monsieur saint Romain, seroit délivré ung prisonnier. »

Ici le chapitre suppose qu’il y avait un pont à Rouen, du tems de saint Romain ; mais nous ferons remarquer, en passant, qu’en 885, et même en 962, sous Richard Ier., duc de Normandie, c’est-à-dire plus de trois cents ans après la mort de saint Romain, aucun pont n’avait encore été construit à