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principales portes de Caen ; ses biens confisqués, déduction faite de six mille écus pour les dames Du Hallot, et de deux mille écus d’amende pour la décoration du Palais et affaires de la cour. » En septembre 1594, époque où la fraction fidèle du parlement de Normandie était de retour à Rouen et confondue avec l’autre, le nommé Dumont-Doubledent, aussi complice du marquis d’Alègre, ayant été arrêté et emprisonné à la requête des dames Du Hallot, le chapitre eut la hardiesse d’envoyer des députés se plaindre au parlement. Dumont fût-il coupable, dirent-ils, « il ne pouvoit nullement estre recherché au moyen du privilège de monsieur sainct Romain, obtenu par Péhu en 1593, pour luy et ses complices. » Ils demandèrent que Dumont fût mis en liberté, et que défense fût faite aux dames Du Hallot, de le poursuivre pour le crime de Vernon. « C’est, répondirent les dames Du Hallot, une menée praticquée par le sieur D’Alègre et ceulx qui conduisent ceste affaire pour luy. Par arrêt, tant du conseil privé que du parlement, tous les complices d’ung si atroce, barbare et inhumain assassinat ont esté déclaréz indignes du privilége. Au reste l’affaire ayant esté évoquée au conseil privé, elles supplièrent la cour de ne rien ordonner avant que le roi se fût prononcé, protestant prendre les chanoines à partie. » On peut imaginer la contenance embarrassée de ceux des membres du