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consommés en cendres. » L’arrêt grevait leurs biens d’immenses dommages-intérêts pour la veuve Du Hallot ; d’amendes considérables au profit des cordeliers, carmes, jacobins, croisiers, pauvres de Caen ; trente mille écus étaient affectés à la fondation et construction d’une église et oratoire en la ville de Vernon, pour le salut de l’ame du sieur Du Hallot ; dans cette église, pour perpétuelle mémoire de la condamnation de D’Alègre, et exécration de son crime, devait être placée une colonne où serait attachée une lame ou tableau de cuivre contenant les causes de la fondation et construction. Cet arrêt ne pouvant être exécuté, vu l’absence des condamnés, le parlement décida « que des effigies en bosse, représentant la personne de D’Alègre et ses complices, par tableaux pour ce faictz, seroient pendues à des potences dressées sur la place du marché de Caen et sur celui de Vernon » ; que les noms des condamnés y seraient écrits, ainsi que les causes de leur condamnation. En outre, à cause de l’énormité du crime, le parlement les déclara ignobles et roturiers, eux et leur postérité, et ordonna que « la maison et chasteau de Blainville, où D’Alègre faisoit sa retraicte et résidence, seroit razée, desmollie et abattue, de manière à ce qu’il n’y restât dorénavant aucune marque de maison ni forteresse. »

Le jour même, cet arrêt fut prononcé à la barre