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de Caen. Un arrêt du conseil déclara que l’assassinat commis sur la personne du sieur Du Hallot, lieutenant de roi, était un crime de lèze-majesté, et que ce crime, en conséquence, « estoit excepté du privilége de la fierte. »

Le légitime parlement de Normandie, séant à Caen, décida la même chose, le 19 janvier 1594. Dès le 13 février précédent, D’Alègre r Péhu de la Mothe, et ses autres complices, tous déclarés atteints et convaincus du meurtre et assassinat « proditoirement, et sous prétexte d’amitié, commis en la personne du sieur De Montmorency du Hallot, homicidé à Vernon, où il estoit venu pour le debvoir de son estat et charge », avaient été (par contumace) condamnés « à être traînés sur des claies, depuis les prisons de la conciergerie de Caen, jusqu’à l’échafaud ; là, à être pincés et tenailléz de fers chaulds, par les mamelles, bras et cuisses » ; D’Alègre, « autheur et principal exécuteur du dict inhumain assassinat, tiré et démembré par quatre chevaulx, puis après décapité, et la main dextre coupée, sa teste et sa main attachées par le bourreau, en lieu éminent sur le pont de Vernon ; les autres membres aux quatre principales portes de Caen. » La Mothe Péhu et les autres complices avaient été condamnés « à estre rompus sur ung gril dressé sur l’échafaud, et, par après, à estre jetés vifs dans un feu, pour y estre leurs corps bruslés et