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De animâ Dagoberti ; et dans ces deux ouvrages, où il rapporte tant de choses sur l’histoire religieuse du tems, il ne parle pas plus du prétendu miracle de son prédécesseur, que des efforts heureux que lui-même aurait faits pour en perpétuer à jamais la mémoire. Est-il possible de croire qu’il n’aurait point rapporté l’éclatant miracle du dragon, s’il en eût été question alors, et qu’il n’aurait rien dit du privilége de l’église de Rouen, s’il eût existé de son tems, soit qu’il l’eût lui-même obtenu du roi, comme le prétendent quelques écrivains, ou qu’il eût été accordé à saint Romain, son prédécesseur immédiat, comme, le veulent d’autres légendaires ? Et en outre, si le privilége eût existé, comment concevoir que, pendant un si long espace de tems, on n’en eût point parlé ? Plus tard, lorsqu’il est en vigueur, et dès le commencement du xiiie siècle, nous voyons naître fréquemment, de son application, des différends animés entre le chapitre et les magistrats de Rouen. S’il eût existé dès le viie siècle, serait-il possible qu’il n’y eût eu, dans l’espace de cinq à six cents ans, aucune contestation entre l’église de Rouen et les officiers du roi ; ou, des différends de cette nature ayant eu lieu, qu’il ne s’en trouvât pas la trace la plus légère dans les historiens du tems, pas même dans les annalistes et chroniqueurs normands, qui,