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plus chère à la province ne qui soit plus repantant de son péché. » Pour être exact, il aurait fallu dire de ses péchés ; encore le mot eût-il été doux, car les deux prétendans avaient à se reprocher bon nombre de meurtres. Ils avaient été acteurs principaux dans une sanglante tragédie qui avait été jouée, en 1587 ou 1588, aux portes d’Argentan ; et, dans ce conflit, le sieur De Villiers, leur oncle, qui se trouvait parmi leurs adversaires, avait été tué. Dès le 24 mai 1588, le duc de Mayenne avait écrit aux chanoines, dans les termes les plus énergiques, pour les détourner d’accorder la fierté à ces deux prétendans. « Ces gentilzhommes, disait-il, sont huguenotz, ainsy qu’on me l’a faict entendre. Vostre privilège est trop sainct et sacré pour estre mis ès mains de personnes tant indignes et si contraires à nostre religion. J’espère que vous ne leur donnerez subject de s’en prévaloir ; je vous en prie, particulièrement en faveur du sieur De Maisons (frère du sieur De Villiers, défunt), que vous obligerez infiniment si vous empeschéz que ses nepveux huguenotz jouyssent du privilege de l’esglise dont ils ne sont pas... Ce seroit trop clairement en abuser, et pour leur donner courage de faire une autre fois plus grand mal... J’adjouxteray que le dict sieur De Maisons, comme bon catholicque, a tousiours porté les armes pour le service de Dieu et de son esglise, mesme avec moy en l’armée qui fut dressée