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affectionnez envers l’esglise de Rouen et poulséz de quelque maulvaise passion. » Le privilège de la fierte, ajoutaient-ils, devait s’appliquer à tous les catholiques, de quelque province qu’ils fussent, « puisque, comme catholiques, ils estoient capables des grâces et faveurs de l’esglise. Il se trouvoit, dans les pancartes et registres de l’esglise de Rouen, qu’antiennement le filz d’un roy de Danemarc, reduit en une misérable condition, avoit eu recours au dict privilège et joy d’iceluy, comme avoient faict plusieurs estrangers et autres de toutes les provinces de ce Royaulme, au grand honneur d’iceluy et tesmoignage de la piété de nos Roys. » Ils demandèrent que le privilège ne fût point restreint, au mépris de la possession immémoriale où ils étaient de nommer « telles personnes de tel pays qu’ils adviseroient bien estre. Le privilège n’avoit point esté octroyé aux Normantz particulièrement, ains en faveur de l’esglise, pour nourrir la mémoire des vertus et mérites de Sainct Romain. » Le chapitre supplia le cardinal de Bourbon de s’efforcer de parer ce coup. « Il est dur, écrivait cette compagnie au prélat, de voyr le privilège de Monsieur Sainct Romain assailly, en ce malheureux temps, par tant de manières diverses. Nostre espérance est en vous contre tous ces assaulx. Vous avez esté nostre seul rampart ; nous vous supplions très humblement de tenir ferme ce que vous avez tant prins de peine