Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/402

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Coignet, fut tué sur la place ; et François Coignet lui-même reçut de son frère Raoul une blessure dont il mourut quelques jours après. On peut imaginer le bruit que fit cette affaire. Le parlement de Paris procéda immédiatement contre Raoul Coignet et ses complices, qui étaient en fuite ; ils furent condamnés par contumace à avoir la tête tranchée sur la place de Grève. Ayant en vain sollicité leur grâce du roi, ils recoururent au privilège de saint Romain. Les cardinaux de Bourbon et de Vendôme écrivirent plusieurs fois au chapitre et au parlement en leur faveur ; le cardinal de Vendôme signalait Raoul Coignet comme très-bon catholique, et comme digne, à ce titre, du privilége. Raoul Coignet avait des protecteurs zélés dans « aucuns des premiers du conseil. » Il était surtout recommandé par le célèbre Pomponne Bellièvre, qui, chargé alors de toutes les négociations importantes, jouissait d’un immense crédit.

« Je pense, écrivait le cardinal de Bourbon à son chapitre, qu’obligeans ces Messieurs du Conseil du bienfaict qu’ilz désirent de vous, nous acquérerons beaucoup d’amys et de support pour nostre esglize ; c’est pourquoy vous ne me sçauriez faire plus de plaisir que de favoriser le sieur Coignet. » Le prélat avait écrit, de sa propre main, ces mots qu’on lit au bas de la lettre : « Je vous prye, Messieurs, de panser que ce que je vous escrips est pour le honneur