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et nourris chez les sieurs Du Breuil, fils de la victime de l’abbé d’Orbais. Le chapitre se laissa persuader par les puissans et nombreux protecteurs de ces gentilshommes, et leur accorda la fierte, ainsi qu’à leurs complices.

Peu de tems après, Étienne Pasquier, écrivant au président Bigot de Thibermesnil, pour le remercier, lui disait : « Je ne fis jamais de doute que ma requeste ne fust par vous entérinée, non seulement pour l’amitié qui est dès pieça (dès longtems) contractée entre nous, mais aussi pour la justice de la cause qui se présentoit devant vous ; car, encores que le faict, de soy, fust irrémissible, pour avoir esté commis de guet-à-pens, à port d’armes et assemblée illicite, et autres telles circonstances qui rengrégeoient (aggravaient) grandement le meurdre, si est ce que puisque le privilège de vostre fierte est introduict pour acquérir pardon et oubliance de tels actes, je croy qu’entre ceux qui se présentent en vostre ville, il n’y en eut jamais un plus excusable que cestuy, entre les inexcusables, parce que, selon les lois de la noblesse de France, il sembloit que ceux dont je vous escrivy devoient une juste vengeance à la mémoire de leur père qui avoit esté homicidé par celuy que, depuis, ils tuèrent[1]. » Le nom de ces gentilshommes n’est

  1. Lettres d’Estienne Pasquier, livre 8, lettre 2e.