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recommandéz, et leur faire tous les plaisirs qu’ilz pourroient. » Le duc d’Alençon, frère de Henri III, et les cardinaux de Vendôme et de Bourbon s’intéressaient aux Du Breuil, et les recommandèrent vivement. On avait dit au chapitre que le sieur De Malherbe, leur beau-frère, n'estoit pas bon catholique. Le duc De Guise le sut, et s’empressa de rassurer cette compagnie par une lettre où il se rendait garant des sentimens religieux de ce gentilhomme, qui avait servi sous ses yeux, dans les batailles de Jarnac et de Montcontour. Enfin, chose assez piquante, l’illustre Etienne Pasquier avait écrit, en faveur de ces jeunes gentilshommes, à Emeric Bigot de Thibermesnil, président au parlement de Normandie, son ami, son ancien condisciple[1]. De pareilles recommandations méritaient qu’on s’y arrêtât. Des fils qui avaient vengé leur père, assassiné avec tant de barbarie, inspiraient un vif intérêt. On ne ressentait que de l’horreur pour l’infame abbé d’Orbais, meurtrier atroce, avare sordide et sacrilège, qui avait chassé de son abbaye les quatre moines-prêtres et les deux novices qui la desservaient ; à l’époque où il était mort, il y avait huit ans que ces malheureux étaient logés

  1. Parmi les complices de Gommer du Breuil, figurait un Pierre Pasquier. N’était-il point parent du célèbre Etienne Pasquier ? et ne serait-ce point cette parenté qui excita ce dernier à faire des démarches auprès du président Bigot ?