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et intention est que le dict droict et privilège de la châsse et fierte sainct Romain de Rouen soit inviolablement entretenu, suivi et gardé, et que d’icelle les archevesque, chanoines et chapitre du dict Rouen, ensemble les dictz D’Aubigny, prisonnier dernier élu, avec ses complices, jouyssent et usent comme il a esté faict de tout temps et ancienneté. » C’était une nouvelle confirmation du privilège, aussi formelle qu’aucune de celles obtenues jusqu’alors par le chapitre.


1583. Assemblée de Saint-Germain-en-Laye, à laquelle assiste Henri III. On y attaque le privilége de la fierte. Scène qui en résulte.

Mais dans ces tems de troubles, d’inconstance et d’irrésolution, un point décidé la veille était, le lendemain, remis en question. Ce privilège, si énergiquement confirmé en 1582, reçut, dès 1583, un coup sensible. Dans une assemblée réunie à Saint-Germain-en-Laye, aux mois de novembre et décembre, et composée des princes, des grands du royaume, d’évêques, de conseillers-d’état, de membres du parlement de Paris, et où il fut question de réformes à opérer dans le clergé, dans la noblesse, la justice, le gouvernement civil et les finances, on parla des droits du roi. « À ce propos, Jean De la Guesle, président au parlement de Paris, fit une harangue dans laquelle il insista sur la nécessité de rétablir l’ordre judiciaire. Il se plaignit de l’impunité des crimes, ce qui le conduisit à parler du privilège de saint Romain. Il se déchaîna avec force contre cet usage, qu’il qualifia de détestable. Le cardinal de