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voyage ; et luy ayant faict congnoistre les nécessitez aux quelles il s’estoit trouvé, à cause de ses précédentes fortunes, sa saincteté luy avoit enfin promis le favoriser de son auctorité pour la recouvrance de sa liberté. » Le souverain pontife tint parole ; et il adressa aux chanoines de Rouen, un bref que je traduis exactement :

« Chers fils,

» Salut et bénédiction apostolique.

» Jean Du Plessis, de la province de Bretagne, a la réputation d’un bon catholique et d’un sujet fidèle au roi très-chrétien. Accusé, depuis longtems, d’un meurtre et d’autres crimes, et ne voulant point courir les chances d’un jugement au parlement de Rouen, dont les membres lui sont suspects, il a recours à votre protection, et attend de vous l’impunité et une sécurité entière. Il m’a exposé qu’en vertu d’un ancien privilège, vous avez le droit de délivrer tous les ans des prisons, et de mettre en liberté, un prisonnier accusé d’un crime capital, et que vous choisissez ainsi que bon vous semble. Il vous supplie de lui conférer, l’année prochaine, le bénéfice de ce privilège. Nous recommandons à votre charité cet homme que l’on dit n’être pas indigne de la faveur qu’il sollicite, et dont on nous assure que les services ne sont pas inutiles au roi très-chrétien.

» Donné à Rome, à Saint-Pierre, sous l'anneau