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Elle ne fut relâchée qu’en juin 1578, en vertu de nouvelles lettres-patentes, plus énergiques encore que les premières ; et encore ne recouvra-t-elle sa liberté qu’à la charge « qu’elle assisteroit, par quatre années prochaines, portant ung cierge à la main, en la procession qui se faict par chascun an, par le clergé, le jour et feste de l’Ascension. » Elle y assista une année ou deux, et y envoya à sa place, les années suivantes. Nous avons vu plusieurs actes signés d’elle, qui se rattachent à cette obligation, qu’on lui avait imposée, de figurer à la procession, une torche à la main ; et à la permission qu’elle demanda, plus tard, de s’y faire remplacer par des personnes munies de sa procuration.

En 1582, elle envoya vingt écus « pour l’augmentation de la confrairie et chapelle de monsieur sainct Romain. » Le chapitre ordonna qu’avec cette somme « il seroit fait une image d’argent, pour mectre sur la châsse de mon dict seigneur sainct Romain. » Mais il paraît résulter des registres du chapitre que ces vingt écus servirent à payer une croix d’argent que le chapitre fit faire à cette époque.

Enhardis par la faiblesse et l’insouciance du monarque, ceux qui disposaient du privilège semblaient prendre à tâche de ne l’appliquer qu’aux prétendans les plus indignes. Le parlement de Rouen déplorait ces abus ; il avait souvent adressé des représentations au roi, et l’avait prié instamment