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réflexion, avec la plus froide préméditation ; certes, on ne pouvait le dire plus clairement. Ainsi, au-dessus « de la voie ordinaire de la puissance royale », il y avait le privilège du chapitre de Rouen ; et un roi parlait de cela naturellement, et comme de la chose la plus simple du monde ! Enfin, il ordonnait la mise en liberté de Pierre Delaporte complice des Du Lac, et celle de la dame Du Boysrioult ; et, pour tout finir en une fois, et n’être plus contraint de revenir sur ce sujet, il ajoutait qu’on devait s’empresser de « délivrer de mesme ceux qui, dans l’avenir, seroient dans le mesme cas. » Assurément, on ne pouvait faire une condition plus favorable aux assassins, ni meilleur marché des droits de sa couronne et de la sûreté publique.

Le 14 mai 1577, le parlement ordonna l’enregistrement des lettres-patentes données par Henri II en 1559, et par Henri III en juin 1576, pour en jouir par le chapitre de Notre-Dame de Rouen, « saouf, toutes foys, en jugeant par la cour les cas particuliers, d’avoir esgard aux circonstances d’iceulx, ainsy qu’il appartiendroit par raison. » Le parlement, conformément aux ordres du roi, fit mettre en liberté Pierre Delaporte et ses complices. Mais Jacquemine Du Boysrioult, dont le roi avait aussi ordonné la mise en liberté, fut retenue dans les prisons, malgré les lettres-patentes qui ordonnaient si expressément sa délivrance.