Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/365

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec elles, en sa maison ; elle lui avoit faict des remonstrances, mais il ne s’en divertissoit (corrigeait) point. Le sieur De Chateaubriand luy ayant demandé s’elle vouloit qu’il l’en délivrast, elle s’en estoit rapportée à luy, disant qu’elle ne se soucyoit qui mourust d’eux deux. » Le sieur De Chateaubriand l’avait tué ou fait tuer, mais à son insu ; depuis elle l’avait épousé en secondes noces, du consentement de sa famille et de celle de son mari décédé ; mais « il avoit attendu long-temps après à luy dire qu’il avoit tué le sieur De Vaucouleurs son premier mary. »

Cet aveu imprudent et encore incomplet, changeait bien la face des choses. Emeric Bigot se leva de nouveau et tonna contre l’épouse homicide et sans doute adultère. « Tout ainsy, dit-il, que les Athéniens n’avoyent mis de loys aux parricides, ainsy les rois de France n’en ont faict pour ung cas sy meschant que celuy que vous venez d’entendre. Il y a véhémente présomption d’adultère, Chasteaubriand ayant espousé Jacqueline Du Boysrioult après avoir tué son mary. » L’homme du roi déclara que si la prisonnière était du ressort du parlement de Normandie, lui et ses collègues poursuivraient la punition de ses forfaits ; mais appelè seulement à parler sur le privilège invoqué par elle, il concluait à ce qu’elle fût déclarée indigne de cette grâce.

Le parlement, dont les révélations imprudentes