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luy, et qu’il ne permettroit point que luy ou les siens jouîssent du privilége. » Après que les sieurs De Vaudrimare et Le Seigneur se furent retirés, les gens du roi dirent que si Goubert était huguenot « il n’estoit raisonnable qu’il eust la fierte. » Il existait un arrêt qui défendait d’élire des huguenots. « Il falloit avoir esgard au public et éviter au tumulte et sédition. » Le parlement fit venir Goubert, et après lui avoir fait jurer, la main sur l’évangile, de dire la vérité, l’interrogea, avec beaucoup de détail, sur sa croyance. Goubert protesta qu’il n’avait jamais été de la religion réformée, et avait toujours porté les armes pour le roi. On lui demanda s’il voulait s’en rapporter à son curé sur la question de savoir où il avait fait ses Pâques depuis l’an 1562. Il répondit qu’il les avait faites ailleurs, mais fort exactement ; et il produisit en effet des actes passés par-devant notaires, et attestant qu’il avait reçu la communion pascale, tantôt à Montville, tantôt à Fresquienne, tantôt à Quincampoix ; il ajouta, ce qui était vrai, que pas un de ceux qui avaient figuré avec lui dans l’affaire de Préaux n’était huguenot.

Le procureur-général Péricard dit que, puis que des menaces de mort avaient été proférées, il y allait de l’autorité du gouverneur ; M. De Carouge devait être mandé par la cour « pour entendre de luy s’il avoit moyen de séder (apaiser) le peuple. Quant au faict particulier (l’affaire de Préaux), il n’estoit sy aygre